Ambition vs. plaisir : faut-il vraiment souffrir pour réussir ?

réussir sans souffrir

Vous vous levez tôt, vous cochez les cases de votre to-do, vous carburez à l’orga millimétrée, aux OKRs, aux miracle mornings. Parfois, ça vous galvanise. Mais parfois, vous vous surprenez à vous demander : « Pourquoi je fais tout ça déjà ? »

Et si on pouvait réussir sans s’épuiser ?

On vous a dit que c’était ça, l’ambition. Que c’était normal de serrer les dents, que le plaisir viendrait plus tard, une fois le succès atteint. Et si c’était une impasse ? Et si on avait confondu exigence et sacrifice ? Et si la réussite n’avait pas besoin d’être douloureuse pour être méritée ?

Un mythe qui nous colle à la peau

« No pain, no gain. » Quatre mots gravés dans le marbre des vestiaires… et qui ont discrètement fait leur trou dans les open spaces, les incubateurs et les esprits d’entrepreneurs.

Aujourd’hui encore, on continue de glorifier l’effort et le dépassement de soi. Les nuits trop courtes, les agendas trop pleins. Comme si le succès ne valait que s’il faisait un peu mal. Si tu ne souffres pas, c’est que tu ne mérites pas. Vraiment ?

Le sport de haut niveau, avec ses entraînements millimétrés, ses routines d’ascèse et ses discours musclés sur le “mental de gagnant”, a façonné tout un imaginaire de la réussite. Dans les couloirs des incubateurs comme dans les threads LinkedIn, on parle désormais de discipline, de résilience, de dépassement.

L’entrepreneur est devenu un athlète de la volonté, prêt à tout sacrifier pour performer. Mais transposer ces codes à la lettre, sans les adapter au travail cognitif, c’est un peu comme vouloir courir un marathon… tous les jours. À force de tirer sur la corde : le corps lâche, la tête décroche. 

Et surtout : une disparition progressive de ce qui faisait vibrer au départ. Parce qu’à force de se crisper sur la performance, on oublie le plaisir. Et sans plaisir, pas de désir.

Et si on revoyait notre définition de l’ambition ?

L’ambition n’a pas à être austère. Elle peut être joyeuse, légère, vivante. Elle peut partir d’un sourire, d’un frisson, d’une envie qui vous réveille le matin – pas parce qu’il faut, mais parce que ça vous porte.

Pas besoin de souffrir pour viser haut, pas besoin de s’oublier pour avancer. Car ce n’est pas l’intensité qui compte, c’est l’alignement.


Même le sport revoit sa copie


Pour Mélanie Maillard, coach mentale et psychologue du sport, ce n’est pas la performance en soi qui compte, mais l’État de performance.

Dans cet état, l’énergie circule, la concentration s’affine, le geste devient juste. Bref, on se sent parfaitement aligné.

La leçon est claire : la performance ne doit plus être vue comme un effort violent, mais comme un état à activer. Un état dans lequel on se sent juste, présent, engagé – pas crispé ni exténué.


🎾 Une approche qu’elle partagera lors de la conférence « Activez votre mindset entrepreneurial », organisée le 12 juin au Connecteur, en partenariat avec l’ENGIE Open Biarritz Pays Basque.

Au programme : talk, table ronde, atelier pratique… et surtout, un autre rapport à la performance, plus fluide, plus incarné, plus durable.

Ce nouvel état d’esprit est aussi une clé pour réussir sans s’épuiser, dans la durée.

Toutes les infos et inscriptions ici

La désambition : une nouvelle voie ?

Et si ne pas vouloir scaler, lever, croître en flèche… était justement le geste le plus ambitieux de notre époque ? On parle ici de désambition, non pas comme un renoncement, mais comme un recentrage. 

Une manière de s’éloigner des modèles imposés de réussite, ceux qui valorisent la vitesse, la compétition, la croissance sans fin, pour tracer une voie plus singulière, plus ajustée.

Derrière ce mot, il y a une posture : choisir ce qui fait sens plutôt que ce qui fait masse. Privilégier la clarté sur la course. Assumer qu’un projet peut être ambitieux non pas par sa taille, mais par ce qu’il permet de vivre, de créer, de préserver.

Ce n’est pas faire moins, c’est faire autrement. À son rythme. Avec ses propres repères.

Des choix comme :

  • Dire non à une levée de fonds, pour garder la main sur son projet.
  • Refuser de dépasser une certaine taille d’équipe, pour préserver une culture qu’on aime.
  • Organiser son temps entre mission stable et projet passion, sans chercher à tout transformer en performance.

En somme, la désambition, c’est remettre l’intention au centre.

Portrait : Désambitieux, mais heureux

Antoine, un Growth Engineer de 28 ans, a longtemps couru après un idéal : lancer une boîte, lever des fonds, cravacher, puis – un jour – « cash out » et vivre enfin, riche et libre. « J’étais à fond dans le fantasme startuppeur. », dit-il. L’effort d’abord, le plaisir ensuite. Une logique qu’il appliquait aussi dans le sport : passionné d’ultra trail, il puisait dans l’endurance et la douleur la satisfaction d’avoir « tenu bon ».

Mais un jour, le corps et la tête ont dit stop. Burn out. Il croit d’abord pouvoir ajuster le curseur en se lançant en solo, mais l’épuisement revient. « Je tournais toujours autour du même modèle. Je bossais moins, mais je cherchais encore à “réussir” dans les mêmes codes. » C’est là qu’un autre projet émerge : La Siroterie, un bar évènementiel nomade. « C’est un prétexte pour créer du lien, de l’émotion. Ça m’apporte une joie que je n’avais jamais ressentie dans la tech. » En parallèle, il a choisi de reprendre un poste en CDI à 80 %, pour se sécuriser financièrement et alléger la pression. 

Aujourd’hui, Antoine ne court plus après la réussite comme une ligne d’arrivée. Il la vit au quotidien, dans un équilibre construit sur mesure, entre stabilité et liberté. 

    Et si c’était ça, la prochaine révolution entrepreneuriale ? Moins de bruit, plus de fond. Moins de tension, plus d’intention.

    Au Connecteur, nous croisons tous les jours des entrepreneurs, des créatifs, des salariés en quête d’alignement. Des profils qui veulent construire sans s’épuiser, réussir sans renier ce qui les anime. 

    Au quotidien, nous essayons de créer un terrain fertile pour eux, celles et ceux qui veulent entreprendre autrement, avec du lien, de la respiration, du jeu, du sens :

    • Running au lever du jour,
    • Echanges en petit comité,
    • Déjeuners qui donnent des idées,
    • Talks qui ne mâchent pas leurs mots…

    Le business, oui. Mais pas à n’importe quel prix.

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